samedi 15 mars 2014

Cinquième billet: Enseignement dans les hôpitaux, intégration des TIC


Pour ce cinquième billet, j’ai décidé de porter ma réflexion sur l’enseignement en milieu hospitalier. C’est un sujet qui m’a longtemps et énormément apporté de réflexion et qui m’en apporte encore aujourd’hui. Lorsque j’étais au secondaire, avant que la conseillère en orientation me propose l’enseignement en adaptation scolaire comme choix de carrière, je souhaitais devenir pédiatre. Or, je me suis longtemps demandé comment concilier mon envie de départ, être pédiatre, à mes intérêts d’aujourd’hui, l’enseignement. L’idée m’est alors venue d’offrir mes services, en tant qu’enseignante, dans les milieux hospitaliers.

Dans ce billet, je vais d’abord vous présenter les découvertes que j’ai faites par rapport à ce domaine, puis, j’expliquerai mes réflexions à propos de l’intégration des TIC dans un tel milieu.

D’abord, cette semaine, une amie m’a fait parvenir un article qui annonçait la venue du docteur « Patch Adams » à Montréal pour une conférence, suite au visionnement du film hollywoodien réalisé sur sa vie. Cette invitation a ravivé mon intérêt pour les centres hospitaliers et m’a permis de me questionner sur l’enseignement en milieu hospitalier. Je me suis alors rendue compte que je ne connaissais pas vraiment ce domaine alors qu’il ne me serait pas impossible d’avoir à travailler dans un tel milieu.

En effet, comme nous l’avons vu dans notre cours PPA1111, avec monsieur Angeloro, le système éducatif québécois privilégie grandement l’intégration des élèves HDAA (handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) dans les classes régulières, car c’est le principe de « normalisation » qui prime dans ses valeurs, c’est-à-dire qu’on vise à donner à l’enfant l’environnement le plus normal possible, mais qui convient toutefois à ses besoins et ses capacités. Pour mieux comprendre cet aspect, on peut se fier au système en cascade. Les intervenants doivent amener le plus possible l’enfant au niveau 1. Néanmoins, il demeure probable qu’un enfant se rende au niveau 8. C’est pourquoi je considère que ce domaine représente une avenue importante à explorer et sur laquelle s’informer.

 
*Comme je ne trouve pas l’image sur Internet, je vais vous reproduire ici le système en cascade vu dans l’un de nos premiers cours à l’université:*



Niveau 1 : Classe régulière avec l’enseignant régulier, premier responsable de la prévention, du dépistage, de l’évaluation et de la correction des difficultés mineures de l’élève.

Niveau 2 : Classe régulière avec service ressources à l’enseignant régulier

Niveau 3 : Classe régulière avec service ressources à l’enseignant et à l’enfant

Niveau 4 : Classe régulière avec participation de l’enfant à une classe ressource

Niveau 5 : Classe spéciale dans l’école régulière avec participation aux activités générales de l’école

Niveau 6 : École spéciale

Niveau 7 : Enseignement à domicile

Niveau 8 : Enseignement à l’intérieur d’un centre d’accueil ou d’un centre hospitalier.

 
Chaque année, entre 500 et 600 enfants hospitalisés poursuivent leur scolarisation grâce aux 18 enseignants en adaptation scolaire de la Commission scolaire de Montréal qui leur fait la classe sur place. Ces derniers dispensent généralement les matières de bases (français et mathématiques) dans le but que les élèves, une fois sortis de l’hôpital, puissent continuer leur parcours scolaire dans une classe régulière.  En effet, le professionnel de l’enseignement a pour tâche de « ramener l’école à l’enfant, de donner un suivi pour que l’élève puisse faire le lien et ne soit pas perdu à son retour, ainsi que de changer les rituels de la journée durant une hospitalisation » (Brusa & Clemente, 2010, p. 9).  Il doit permettre à l’enfant de transférer les apprentissages qu’il a faits en classe à l’hôpital et inversement. C’est pourquoi il est important que l’enseignement se fasse en concertation avec les intervenants scolaires du milieu hospitalier et ceux de l’école d’origine de l’enfant. Il y a ainsi de nombreuses communications qui se font entre les deux milieux (CSDM, 2009).

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Néanmoins, lorsqu’un enfant reçoit un diagnostic très lourd, l’école prend une signification bien différente (Côté, 2013; Brusa & Clemente, 2010, p. 8). En effet, les enseignants misent sur des projets qui vont passionner leur élève afin de lui faire oublier momentanément sa maladie et de faire baisser son anxiété. Comme le dit Ophélie Rivière, une orthopédagogue diplômée à l’UQAM, « Le but du service scolaire en milieu hospitalier est de scolariser les élèves, mais je constate que c’est aussi le moment dans la journée où l’enfant ne pense pas à sa maladie ». Cela doit être extrêmement éprouvant pour ces enseignants, d’autant plus qu’ils n’ont pas accès au dossier médical et ne connaissent donc rien à l’état de santé de leurs élèves, sauf si les parents les en informent directement (Côté, 2013). En outre, quand un enfant est guéri, les enseignants n’ont pas de suivi et n’en entendent généralement plus parler (Brusa & Clemente, 2010, p. 8).

Dès qu’un enfant est hospitalisé depuis au moins 10 jours, les enseignants de l’École à L’Hôpital le prennent en charge. Ceux-ci ont environ de six à sept enfants qu’ils ne voient pas plus qu’une heure par jour, de façon individuelle afin de ne pas les épuiser. Malheureusement, les enfants ne sont que rarement groupés, puisque leur niveau académique est très différent tout comme leurs conditions physiques, cela demandant donc énormément d’adaptation de la part de l’enseignant (Côté, 2013, Brusa & Clemente, 2010, p. 8).

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Aussi, selon les divers témoignages que j’ai pu lire, ces services remontent néanmoins le moral de l’enfant, car il a l’impression d’être « normal ». Ces enfants veulent généralement apprendre, mais ne peuvent aller en classe à cause de leurs conditions physiques ou mentales, ce qui les attriste. Ils sont donc heureux de pouvoir continuer à suivre des cours, dans l’ultime but de les poursuivre ensuite dans leur école de quartier (Côté, 2013). L’enseignement en milieu hospitalier est donc extrêmement important tant pour les parents que pour les enfants eux-mêmes. Cette pratique a donc une place évidente dans la société.
 
*Pour plus d'informations, vous pouvez visionner le vidéo à l'intention des parents dont leurs enfants doivent poursuivre des études en milieu hospitalier.
Vous pouvez aussi visionne celui qui s'adresse aux enseignants.*

 
Ensuite, puisque les enseignants qui desservent des services d’enseignement dans les hôpitaux doivent suivre le programme de formation de l’école québécoise (MEQ, 2006), il est implicite qu’ils devront intégrer les technologies de l’information et de la communication. En effet, puisque le programme est prescriptif, obligatoire (Charbonneau, hiver 2014), ces enseignants doivent amener les élèves à exploiter les TIC, qui est l’une des compétences transversales. Pour ce faire, ils doivent offrir à leurs élèves, des activités qui leur permettront de s’approprier les TIC, de les utiliser afin d’effectuer plusieurs tâches ainsi qu’évaluer leur efficacité lors de l’utilisation de ces outils (MEQ, 2006, p. 29). Je me suis alors questionnée sur la façon dont les enseignants en milieu hospitalier développent cette compétence chez leurs élèves. En effet, comme mentionné plus haut, bien souvent, ils doivent aller voir individuellement les élèves pour leur donner des cours adaptés à leur niveau et à leurs besoins. Ainsi, gérer l’apprentissage de nouvelles technologies peut s’avérer fastidieux. Aussi, il n’est pas évident d’avoir accès à des ressources électroniques sans fil, tel que le cellulaire, dans les hôpitaux, puisqu’elles sont généralement prohibées. En effet, selon monsieur Roberval, leurs ondes radios affectent le « fonctionnement des équipements dans les hôpitaux » en se propageant dans tous les sens et en causant des interférences. En effet, les         «  ondes créées par divers appareils sans fil dérégleraient des pompes à soluté, perturberaient des stimulateurs cardiaques et ont même fait fonctionner des fauteuils roulants! ». Il n’est donc pas très facile, pour les enseignants, d’intégrer les TIC dans leurs situations d’enseignement-apprentissage puisqu’ils ne peuvent utiliser de technologies nécessitant un réseau sans fil. D’autant plus qu’il serait impossible de financer l’obtention de plusieurs ordinateurs ou de tablettes numériques (iPad) pour permettre aux enseignants de desservir tous leurs jeunes élèves, qui poursuivent leurs études, en TIC. Peut-être que payer un outil tel que le iPad à chacun des enseignants pourrait être possible et très intéressant, mais je ne sais pas si un tel outil produit le même genre d’ondes radios que celles mentionnées plus haut.

http://www.csdm.qc.ca/AutresServices/ServiceScolaireMilieuHospitalier/~/media/Images/VieDesEcoles/Autres/2010-03-ste-justine22.ashx?w=400&h=286&as=1
Pour conclure, l’école à l’hôpital est un sujet extrêmement intéressant pour de futurs enseignants en adaptation scolaire, puisqu’il se pourrait que leur parcours professionnel les amène à travailler dans de tels milieux. De surcroît, il pourrait être très intéressant d’utiliser les TIC dans les hôpitaux afin de moderniser les méthodes d’enseignement. Je sais que cela ne doit pas être évident, car les enfants doivent souvent poursuivre leur cours dans la chambre d’hôpital mais rien n’empêche l’enseignant d’amener son ordinateur ou son iPad afin de faire profiter, à l’élève, des applications éducatives qui peuvent détourner son attention de sa maladie. Je n’ai pas trouvé énormément d’informations concernant les TIC en milieu hospitalier dans un contexte d’enseignement. Il serait alors intéressant d’interroger, à ce propos, les enseignants qui vivent l’intégration de ces technologies.

 
Références :

Angeloro, R. (2011). PPA1111 – L’évolution des services éducatifs par décennies [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l'environnement StudiUM: https://studium.umontreal.ca

Brusa, E. et Clemente, A. (juin 2010) Un élève à l’hôpital : étude des liens pédagogique et socio-affectifs entre les contextes scolaires ordinaires et hospitaliers (mémoire de licence en sciences de l’éducation, Université de Genève). Repéré à http://archive-ouverte.unige.ch/unige:12500

Charbonneau, D. (Hiver 2014). Cours 8. Notes de cours orales, Université de Montréal.

Commission scolaire de Montréal (2009). L’école à l’hôpital. Repéré à http://www.csdm.qc.ca/AutresServices/ServiceScolaireMilieuHospitalier.aspx

Côté, N. (octobre 2013). L’école à l’hôpital. Enfants Québec. Repéré à http://enfantsquebec.com/2013/09/24/lecole-lhopital/

TVA (s.d.). Cellulaires dans les hôpitaux. Repéré a http://tva.canoe.ca/emissions/je/questions/25761.html

 

samedi 1 mars 2014

Le blogue pourrait-il permettre de faire des «pas pédagogiques»?


Bonjour!

Pour ce prochain billet, j’ai décidé de porter ma réflexion sur une découverte que j’ai faite il y a de cela quelques semaines : le blogue d’une enseignante au primaire J’ai trouvé ce blogue particulièrement intéressant, puisqu’il est mis à jour par une enseignante québécoise : ses réalités et ses préoccupations touchent régulièrement les nôtres et sont liées au métier d’enseignant. J’ai lu quelques-uns de ses articles, qui traitent tous de l’éducation, et j’ai bien aimé sa façon de vulgariser ses pensées et ses réflexions ainsi que sa façon de préparer des activités pour ses élèves. On comprend aisément ce qu’elle souhaite transmettre et le fait qu’elle soit ouverte aux commentaires nous confirme qu’elle désire apprendre en se remettant toujours en question et en découvrant l’opinion d’autres professionnels de l’enseignement.

La découverte de ce moyen de communication m’a permis de me questionner sur la pertinence de créer un blogue, sur les bienfaits que peut avoir ce type de TIC (technologie de l’information et de la communication) et sur la possibilité de faire des « pas pédagogiques » en enseignement grâce au blogue. D’abord, je vais définir ce qu’est un blogue, puis je vais expliciter certains avantages de ce moyen de communication et expliquer en quoi le blogue peut être un moyen utile pour faire des avancées pédagogiques.
Tout d’abord, un blogue, selon Lapointe et Drouin (2007), se définit comme un site Web évolutif qui prend la forme d’un journal personnel, daté, dont le contenu est régulièrement mis à jour et qui est présenté dans un ordre chronologique inversé (les éléments plus récents précédant les éléments plus anciens). L’auteur du blogue y communique « ses idées et ses impressions sur plusieurs sujets en publiant, à sa guise, des textes informatifs ou intimistes, généralement courts, parfois enrichis d’hyperliens, qui suscitent les commentaires du lecteur » (Peters, 2009).
 
http://www.tsa-quotidien.fr/action-sociale/statuts/a-207832/partage-d-informations-dans-les-domaines-sanitaire-et-medico-social.htmlCe type de communication a, selon moi, plusieurs avantages. Premièrement, le blogue permet un partage d’informations et d’opinions sur divers sujets tout en permettant à chacun des lecteurs de grandir en lisant les réflexions des autres. Dans le cas de celui de Marie-Ève, les internautes peuvent traiter principalement de sujets touchant l’éducation au Québec. Il est donc intéressant pour nous, futures enseignantes, puisqu’il traite de sujets qui peuvent nous concerner soit dans nos stages ou dans notre future profession. La « blogueuse » le dit elle-même, elle souhaite avancer professionnellement et partager ses découvertes avec d’autres enseignants ou futurs enseignants. Le blogue lui permet de partager sa vision de l’enseignement, ses expériences, ses lectures professionnelles, ses convictions en éducation, etc., mais aussi de comparer ces aspects qui lui sont propres à l’opinion que s’en font les autres (Peters, 2009).
Le blogue, par ailleurs, donne accès à un partage non seulement entre collègues d’un même pays, mais permet aussi d’avoir accès aux opinions de gens outremer, comme c’est le cas de Marie-Ève qui a des lectrices en France. De cela peut résulter un échange riche en propositions de toutes sortes et en expériences diverses qui peuvent inspirer les lecteurs. En effet, c’est parfois en discutant avec des collègues, avec d’autres enseignants que les professionnels de l’enseignement peuvent trouver des idées intéressantes à réaliser dans leur classe. En un sens, cela peut constituer de petits « pas pédagogiques » dans la vie de ces enseignants, puisqu’ils découvrent de nouveaux matériels et peut-être de nouvelles méthodes d’enseignement qu’ils peuvent intégrer à ce qu’ils font déjà.
Deuxièmement, le blogue est une source importante de valeur pédagogique ajoutée. En effet, le blogue permet la co-élaboration des connaissances, puisqu’il donne l’occasion à chacun et à chacune d’apprendre via la discussion entre collègues enseignants. Par exemple, la conceptrice du blogue dont j’ai parlé plus tôt, Marie-Ève, partage ses réflexions qui sont alors enrichies par le point de vue de différents membres de la profession enseignante. Ils s’entraident pour comprendre des phénomènes et collaborent intellectuellement pour se forger une meilleure idée de divers sujets en éducation. En outre, le blogue permet au concepteur d’avoir un feedback enrichi (autre valeur ajoutée des TIC) et d’offrir une rétroaction individualisée et rapide (« section commentaire ») à ses lecteurs. Enfin, en un certain sens, pour l’enseignant, c’est un moyen de prendre en charge son apprentissage et de se responsabiliser par rapport à ce qu’il met sur internet (valeur ajoutée). Cela lui permet de s’investir dans ses apprentissages, sa formation continue, et le force à se mettre à jour pour offrir de nouveaux sujets de conversation. Cela lui permet de réfléchir à ce qu’il fait en classe ou dans l’école (Viens, automne 2014).
Troisièmement, je crois que le fait que l’enseignant s’investisse autant dans un blogue lui permet de ne pas « s’assoir sur ses lauriers », c’est-à-dire de se contenter de ses premiers succès en éducation et de ne se limiter qu’à cela. Cela le force à se questionner et à réfléchir sur ses méthodes d’enseignement afin de tenter de les améliorer continuellement. Cela a aussi cet effet sur les professionnels de l’enseignement qui lisent les billets de Marie-Ève, selon ceux que j’ai pu lire. Ils se questionnent sur leurs propres stratégies, se demandent si ce que Marie-Ève fait en classe pourrait être mis en contexte dans la leur, etc. Ainsi, pour ceux qui suivent le blogue et qui réfléchissent aux billets de celle qui a créé le blogue, cela peut constituer de minuscules « pas pédagogiques ».
Pour conclure, je crois que le blogue peut être un outil intéressant pour réaliser des innovations en éducation, puisqu’il permet de partager des opinions et des idées entre diverses personnes. Or, c’est souvent en combinant ses idées à celles des autres que nous inventons quelque chose de très intéressant. En plus, le blogue est un bon outil de communication. En effet, il présente plusieurs indicateurs de valeur ajoutée, puisqu’il permet la co-élaboration des connaissances et des réflexions, il permet de recevoir et de donner rapidement des rétroactions, ce qui rend la construction de savoirs continuellement en mouvement. Aussi, il incite l’enseignant à se responsabiliser face à sa formation continue. Bref, le bogue peut être très utile pour le développement professionnel de l’enseignant et favorise le partage d’expériences (Peters, 2009). Enfin, la même enseignante, Marie-Ève, a créé un blogue, mais cette fois-ci,  pour les élèves afin de leur proposer des livres de littérature jeunesse, mais aussi pour leur donner l’occasion de s’exprimer à ce sujet.  Je pense que c’est un bel endroit pour partager les lectures que les enfants ont trouvé intéressantes afin que d’autres enfants et d’autres enseignants aient des idées pour des activités lecture ou pour de la lecture personnelle. Je tenais à le mentionner, car je crois que le blogue, en plus de servir d’outil dans la formation continue de l’enseignant et de la forcer à réfléchir sur sa pratique, peut être utilisé en classe avec des élèves.
Dans ce cas, il peut devenir un instrument précieux pour l’apprentissage de l’écriture parce que les enfants s’exercent au vu et au su de tout le monde. Le fait d’écrire en public permet aux élèves de mesure à quel point la qualité du français est importante. De surcroît, ces exercices, qui se déroulent dans de vrais contextes de communication, favorisent l’épanouissement des compétences en écriture, qui exigent de mobiliser et d’utiliser les savoirs explicites nécessaires à leur maîtrise. Cependant, pour éviter les dérapages, il serait important que l’enseignant serve de guide afin de préciser en des termes simples et à l’aide d’exemples, ce que les enfants ont le droit de faire ou non sur un blogue (Peters, 2009).  

*Si cela vous intéresse, j’ai également découvert le blogue d’une autre enseignante québécoise. Elle donne beaucoup de son matériel en ligne, ce qui est  vraiment gentil de sa part. Elle souhaite, par le fait même, faire découvrir divers sujets à ses lecteurs. Ceux-ci ont alors le loisir de modifier le matériel selon leur classe. *

 

 
http://laclassedezazou.eklablog.com/
 

 
Source : http://laclassedezazou.eklablog.com/les-athletes-canadiens-a106181034

 
Références :

Lapointe, P. et Drouin, J.N. (2007). Science, on blogue! : le nouveau monde d’Internet. Québec : Éditions MultiMondes.

Marie-Ève. (2014). Des livres et des élèves [Blogue]. Repéré à http://rencontreslitteraires.blogspot.ca/

Marie-Ève. (2014). Mes convictions en éducation [Blogue]. Repéré à http://mesconvictionseneducation.blogspot.ca/.

Peters, M. (sous la dir.). (2009). Les TIC au primaire : pour enseigner et apprendre. Québec : Les Éditions CEC.

Viens, J. (automne 2014). PPA 1114T- Tic en adaptation scolaire [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l'environnement StudiUM: https://studium.umontreal.ca/

Zazou (2014). Dans la classe de Zazou : le partage et la coopération sont d’excellents moyens de grandir [Blogue]. Repéré à http://laclassedezazou.eklablog.com/accueil-c721300

mardi 11 février 2014

Élèves ayant des besoins particuliers en FP: jusqu'où peut-on adapter et quelles aides technologiques utiliser?



Pour visionner le vidéo dont je parle dans ce billet: http://vimeo.com/channels/aidestechnos1



Le billet de cette semaine portera sur la vidéo d’un atelier qui a été tournée dans le cadre du colloque de l’APEC le 12 octobre 2012. Le conférencier, Jean Chouinard, est un membre du RÉCIT en adaptation scolaire, un « réseau de personnes-ressources dans les commissions scolaires dédié au développement des compétences par l’intégration des technologies en conformité avec le Programme de formation de l’école québécoise » (http://www.recitadaptscol.qc.ca/spip.php?article2). Il propose, dans la vidéo, quelques pistes de réflexion aux enseignants qui ressentent le besoin d’offrir un meilleur accompagnement aux élèves ayant des besoins particuliers dans leurs classes (http://vimeo.com/channels/aidestechnos1). J’ai trouvé cette vidéo très intéressante, puisqu’elle traitait d’un sujet qui me concerne de près : les élèves en adaptation scolaire. J’ai porté mes réflexions sur plusieurs aspects de la conférence. Je parlerai tout d’abord de l’évolution des technologies de l’information et de la communication, puis de ce qu’est une aide technologique. Je distinguerai aussi les notions de diagnostic et de besoin dans le cadre d’une aide technologique et j'aborderai l'importance de se questionner sur leur valeur ajoutée. Enfin, je conclurai en parlant de l’ajout, à la sanction des études, de la possibilité d’utiliser des aides technologiques.




Monsieur Chouinard a d’abord abordé l’évolution des technologies et bien que je n’aie pas été surprise d’apprendre qu’au cours des dix dernières années, il y avait eu une très grande évolution de ce côté, encore plus depuis les cinq dernières années, j’ai toutefois été très étonnée de constater que, vers la fin de la décennie 1980, des chercheurs développaient déjà des outils intéressants, des aides à la communication et des exerciseurs pour les enfants en difficulté ou handicapés. Je croyais que ces aides technologiques n’avaient vu le jour que dans les années 2000 et avaient été implantées quelques années plus tard. Néanmoins, il y a eu beaucoup plus de nouveaux outils technologiques au cours du XXIe siècle qu’au cours des années précédentes : les tableaux blancs interactifs sont de plus en plus nombreux dans les écoles, l’implantation du iPad dans les classes, l’augmentation de la puissance et de la performance des ordinateurs d’année en année, etc. C’est en partie pourquoi le MEQ (ministère de l’Éducation) a inclus la maîtrise des TIC (technologies de l’information et de la communication) dans les douze compétences professionnelles (MEQ, 2001). En effet, puisque les technologies occupent de plus en plus de place dans nos vies, il est certain qu’elles en prendront de plus en plus, progressivement, dans les situations d’apprentissage des élèves. Il est donc nécessaire que les enseignants sachent utiliser ces technologies pour mieux aider les enfants de leur classe.


Ensuite, comme le dit monsieur Chouinard, de plus en plus d’applications, de logiciels, de sites, de programmes ont été créés et nombreux sont ceux qui peuvent répondre, en grandes parties, aux besoins des élèves en adaptation scolaire. Il suffit de trouver celui qui convient à l’enfant. Cependant, l’aide technologique n’est pas « une pilule magique », une prescription, par exemple, ce n’est pas parce qu’un enfant est dyslexique qu’il utilisera Word Q automatiquement.  Avant qu’un enfant ait de l’aide technologique, il faut d’abord qu’il rencontre divers intervenants parce qu’il est nécessaire qu’un enfant développe ses propres stratégies avant d’utiliser un outil qui les fera à sa place. Sur ce point, je suis d’accord avec le conférencier. Je crois qu’il est important de responsabiliser l’élève, de lui permettre d’avoir une certaine autonomie et un contrôle sur ses processus d’apprentissage. Ceci constitue un aspect important de la motivation chez l’élève. En effet, si un enfant se sent capable d’exécuter une activité, car il a les stratégies et les moyens pour y parvenir, il sera beaucoup plus engagé dans la tâche que s’il se considère comme incapable de la faire (Viau, 2001). C’est pourquoi il est important de doter les enfants de stratégies et de démarches qu’ils pourront utiliser à leur choix et de façon autonome. En effet, un enfant plus motivé s’engagera davantage dans les tâches scolaires, ce qui alimente la motivation de l’enfant dans les projets proposés par son enseignant, ce qui permet une moins grande propension à l’abandon scolaire (Chouinard, 2012). Or, dans certains cas, celui des enfants à besoins particuliers, les interventions faites auprès de l’enfant, les stratégies développées par celui-ci et les efforts qu’il emploie pour réussir ne sont pas suffisants pour lui permettre d’atteindre les exigences d’une tâche donnée, et ce, de manière soutenue : ses difficultés persistent dans le temps, pour la même tâche. Dans ce cas, l’élève pourra avoir accès à des aides technologiques. Celles-ci seront des moyens d’aider l’élève à appliquer les stratégies qu’il a apprises.


Par la suite, selon Chouinard (2012; MELS, 2011), « une aide technologique est une assistance technologique qui permet à l’élève de réaliser une tâche qu’il ne pourrait réaliser (ou réaliser difficilement) sans le soutien de cette aide et doit révéler un caractère essentiel pour répondre à la situation ». Ainsi, l’aide technologique ne peut être appliquée qu’au moment de la tâche où l’élève a de la difficulté. Il n’est pas nécessaire qu’il l’utilise dans tous les domaines d’études, sauf si la tâche touche plusieurs domaines. Ainsi, si l’élève a de la difficulté en compréhension lecture et a droit à une aide technologique, cette assistance lui sera utile seulement avec cette compétence et non en écriture et en communication orale. De surcroît, dans un souci d’équité, cet élève doit avoir cette aide s’il veut réussir.  L’enseignant ne doit pas voir ce support comme une injustice envers les autres élèves qui n’ont pas cette aide. Nous entendons souvent parler de la métaphore de la paire de lunettes dans ce cas de figure : est-ce que nous allons demander à un élève qui a des problèmes de vue d’enlever ses lunettes lors d’une évaluation ou d’une situation d’apprentissage parce que les autres élèves n’en portent pas? Favorisons-nous la réussite de tous dans ce cas?

Or, la réussite pour tous nous est explicitement demandée dans le programme de formation de l’école québécoise (2006), et ce, tant sur le plan de la socialisation, de l’instruction et de la
qualification. Pour permettre la réussite de tous, il est certain qu’en tant qu’enseignant, nous devrons faire preuve de flexibilité et permettre certaines adaptations. Pour cela, il faut accepter d’être équitable et non, nécessairement, faire preuve de justice. Si un enfant, pour comprendre un texte, a besoin qu’une synthèse vocale lui lise le texte pour qu’il puisse se concentrer sur le sens des phrases au lieu de travailler très fort au niveau du décodage, il faut lui permettre d’utiliser son aide technologique. Dans ce cas, on lui donne les mêmes chances de réussite que les autres enfants de la classe. Les critères et les exigences d’évaluations de la tâche seront les mêmes que pour ses camarades, mais les modalités de réalisation de la tâche seront différentes. C’est ce que l’on appelle une adaptation (Charbonneau, 2014; Chouinard, 2012). Une aide technologique peut également être utilisée dans le cas d’une modification. Ici, l’enseignant change les modalités elles-mêmes de la tâche ou de l’examen pour qu’elles correspondent au niveau de l’enfant. Ces deux types de différenciation doivent être inscrits dans un plan d’intervention. Ainsi, on ne peut offrir une aide technologique à l’enfant sans au préalable le mettre dans son plan d’intervention et en expliquer l’utilité pour lui (Charbonneau, 2014; Chouinard, 2012).

Néanmoins, il faut faire attention de bien distinguer la notion de diagnostic et de besoin. Un enfant qui a un diagnostic, par exemple de dyslexie, n’a pas nécessairement besoin d’une aide technologique. Il se peut, dans ce cas, que l’élève ait de très bons résultats et réussisse à bien comprendre les notions grâce aux stratégies qu’il a mises en place, aidé de son enseignant et d’autres intervenants. Dans la même classe, un enfant sans diagnostic pourrait avoir de très grandes difficultés en lecture et aucune des stratégies mises en place pour l’aider ne fonctionne, et ce, malgré tous les efforts de l’élève et de l’enseignant. Est-ce que, parce que cet élève n’a pas de diagnostic, il n’aurait pas droit à une aide technologique? Selon moi, cet élève mériterait qu’on lui offre une telle aide. L’élève avec le diagnostic, dans cet exemple, n’en a pas besoin. En d’autres mots, selon l’opinion du conférencier et la mienne, il est important de toujours attribuer une aide technologique selon le besoin de l’enfant et non pas selon son diagnostic.

Enfin, il est important, selon moi, de penser à la valeur ajoutée que cette aide apporte et d’expérimenter l’outil avec l’élève, c’est-à-dire qu’il est nécessaire de vérifier si l’aide lui convient vraiment et si elle lui permet de réaliser les tâches qu’il était incapable de réussir auparavant. Si l’élève ne réussit pas davantage malgré cette aide, il faut se demander si cela est dû à une mauvaise utilisation de l’outil ou au fait que ce dernier n’est pas efficace pour cet élève. Je crois qu’il est toujours important de se questionner sur les stratégies employées et les outils proposés aux élèves pour être toujours à l’affût de ce qui convient le mieux aux enfants auxquels nous enseignons.


Pour conclure, j’ai appris, lors de l’écoute de la vidéo que ce n’est qu’en 2008 que la sanction des études avait enfin reconnu la pertinence, pour un élève en difficulté, d’utiliser des aides à l’écriture en situation d’apprentissage, mais également en situation d’évaluation. On reconnaît dorénavant ces aides comme des moyens d’adaptation et non comme des moyens de modification. Or, auparavant, les enfants, s’ils éprouvaient des difficultés, pouvaient avoir des aides technologiques en classe, mais ne pouvaient pas les utiliser lors des situations d’évaluation, car cela était considéré comme injuste envers les autres enfants. L’élève apprenait donc à se servir de l’aide technologique, qui lui permettait de réussir les mêmes tâches que ses camarades, mais ne pouvait plus l’utiliser au moment des évaluations : n’est-ce pas inéquitable? Ceci m’a fait réaliser que même si on nous serine que la société est en perpétuel changement, qu’elle évolue à une vitesse vertigineuse, cela n’est pas nécessairement vrai pour tous les domaines. Le domaine de l’adaptation scolaire est, si l’on considère l’histoire du Québec, un aspect tout récent qui devra continuer à être défendu et qui devra évoluer en faveur des besoins de l’élève, peu importe ce qu’ils sont. Or, les technologies, comme je l’ai appris grâce au conférencier, peuvent représenter une grande aide pour ceux qui en nécessitent l’acquisition. C’est pourquoi l’ajout de l’utilisation de certaines aides technologiques lors des situations d’évaluation, pour les élèves à besoin particulier, dans la sanction des études, est si important. Il ne faut toutefois pas oublier que cet ajout est le résultat de la longue bataille de plusieurs personnes, dont le conférencier, qui ont continué à se battre pour ce qu’elles percevaient comme essentiel jusqu’à ce qu’elles obtiennent gain de cause. 




Références :
Charbonneau, D. (Hiver 2014). La différenciation pédagogique. Recueil inédit, Université de Montréal.
Chouinard, J. (2012). Élèves ayant des besoins particuliers en FP: jusqu'où peut-on adapter et quelles aides technologiques utiliser? [Vidéo en ligne]. Repéré à http://vimeo.com/channels/aidestechnos1
Ministère de l’Éducation. (2001). La formation à l’enseignement professionnel. Repéré à http://www.mels.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/publications/anterieur/form_ens_prof.pdf
Ministère de l’Éducation (2006). Programme de formation de l’école québécoise : Éducation préscolaire, enseignement primaire. Repéré à http://www1.mels.gouv.qc.ca/sections/programmeFormation/primaire/medias/1-pfeq_chap1.pdf
Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). (2011). Considérations pour établir les mesures d’adaptation à mettre en place en situation d’évaluation. Repéré à http://www.fcpq.qc.ca/data/userfiles/files/Recherche_Developpement/Plan%20Intervention/Considerations-Mesures%20adaptation.pdf

Viau, R. (2001). La motivation des élèves : Pourquoi s’en préoccuper? Et comment? Nouvelle de l’AEFNB, 18-21.

mardi 4 février 2014

Est-ce que la vidéo réinvente l'éducation?


http://sydologie.com/outils/khan-academy/J’ai décidé de porter ma réflexion sur la vidéo mise sur Studium par notre professeur du cours PPA1114, car la question «Est-ce que la vidéo réinvente l'éducation?» m'a inspirée énormément de questionnements et de réflexions.  J'ai écouté la vidéo du conférencier. Je l'ai trouvée très enrichissante et je me suis même renseignée sur le projet de monsieur Khan et me suis inscrite sur son site en tant qu'enseignante. Je dois dire que son travail est assez prodigieux, faramineux. Un vrai travail de moine!
 
Voici la vidéo en question:
 

 

 
 
 
 

Voici un résumé de la vidéo: « Salman Khan parle du pourquoi et du comment de la création de la remarquable Khan Academy, une collection soigneusement structurée de vidéos éducatives qui offrent un programme complet en mathématiques, et, maintenant, dans d'autres domaines. Il démontre le pouvoir des exercices interactifs, et appelle les enseignants à réviser le contenu d'une classe traditionnelle en donnant aux étudiants des conférences vidéos à regarder à la maison, et en faisant les "devoirs" dans la salle de classe avec l'enseignant disponible pour apporter de l'aide. » (http://www.ted.com/talks/lang/fr/salman_khan_let_s_use_video_to_reinvent_education.html)
 

 
Au départ, Salman Khan ne faisait que  des vidéos pour ses cousins, pour les aider dans les matières qu'ils trouvaient difficiles. Cependant, en les mettant sur youtube, plusieurs autres personnes ont pu y avoir accès et lui ont fait quelques commentaires tels que «ces vidéos pourraient être utilisées en classe». Il a donc commencé à produire de plus en plus de vidéos, et ce, sur plusieurs concepts de différentes disciplines. Il a créé un site où ces vidéos peuvent être vues par les élèves et les enseignants. Le site permet, de plus, à ces derniers de voir la progression de leurs élèves sous forme de graphique. (Pour plus d'explications, vous pouvez aller regarder la vidéo, le conférencier explique en des termes très simples et clairs son projet).
Je crois les vidéos, telles que celles produites par monsieur Khan, pourraient aider les enseignants à faire de la différenciation pédagogique en classe. Néanmoins, je ne crois pas qu'elles «réinventeraient l'éducation». Je m'explique. 


Tout d'abord, monsieur Khan dit que les vidéos éducatives qu'il produit permettent à l'élève d'évoluer à son propre rythme et permettent à l'enseignant d'accompagner les élèves dans leur démarche d'autorégulation. Il disait donc que l'utilisation de telles vidéos donne l'occasion de faire de la différenciation pédagogique et d'aider les élèves en difficulté. Je suis d'accord avec lui, dans le sens que l'utilisation de ce genre de vidéo peut être un bon outil pour l'enseignant en adaptation scolaire, tout comme dans les classes ordinaires.


http://hobart.schoolwires.com/domain/6 En effet, il est nécessaire que l'élève participe à ses apprentissages, car selon le paradigme de l'apprentissage (Lamarre, automne 2013, ETA 2200 - École et Environnement social), les élèves ne sont pas des «cruches à remplir». En effet, l'enseignant doit miser sur la capacité de l'élève à transformer des savoirs en connaissances viables, utilisables et transférables. Toutefois, pour ce faire, l'élève doit s'engager, à son rythme, dans ses apprentissages et participer à ce qu'il découvre. Tout apprentissage doit partir de celui-ci, l'enseignant ne servant que de guide et de médiateur entre les connaissances et l'élève. Or, c’est le paradigme de l’apprentissage qui est surtout prôné dorénavant dans les programmes scolaires. Il faut néanmoins tenir compte du paradigme d’enseignement (Mouffe, 2014), mais cela est une autre histoire.
L'utilisation des vidéos éducatives comme celles de Khan permettent ainsi à chaque enfant de progresser à son rythme, ce qui évite un acharnement pédagogique de la part de l'enseignant : il fait des exercices sur des notions qu'il apprend à comprendre. Cela peut s'appliquer plus particulièrement aux élèves qui sont dans des classes spéciales ou des écoles spéciales. Ce sont généralement des enfants qui apprennent un peu plus lentement que les élèves dans les classes ordinaires, qui apprennent moins vite que la « norme ». Il pourrait donc être avantageux, pour l'enseignant en adaptation scolaire, de prendre de telles vidéos comme outils.
Certains pourraient penser que ces vidéos enlèveraient de la tâche à l'enseignant, surtout si celui-ci, au lieu d'enseigner les matières, se fie uniquement aux vidéos. Néanmoins, même dans ce cas, le projet du conférencier n’enlève rien au professionnalisme de l’enseignant ni à son rôle dans la classe, puisque celui-ci gère l'ensemble de la progression des enfants et peut organiser des jumelages entre élèves moins doués, pour un concept, et plus doués.
 
Ensuite, l'inconvénient des vidéos de monsieur Khan est qu'elles sont en anglais. Ainsi, nos élèves francophones ne pourront pas profiter du projet du conférencier. Je n'ai malheureusement pas trouvé d'équivalent français sur le site de monsieur Khan, ce qui ne signifie pas qu'il n'en existe pas. Néanmoins, Bibliothèques Sans Frontières a entrepris de traduire les vidéos de monsieur Khan en français (http://www.khan-academy.fr/), mais la tâche est loin d’être finie. Malgré tout, je crois qu'un site aussi élaboré que celui que j'ai exploré pourrait être un défi extraordinaire à réaliser pour un enseignant: la construction d'un projet similaire à celui de Khan, mais pour des francophones. Un site où tous les concepts, du primaire et du secondaire, dans toutes les disciplines, pourraient être enseignées via des vidéos. Cela pourrait être d'une grande aide pour certains élèves et même pour ceux qui font l'école à la maison. 
 
http://www.khanacademy.org/math/cc-third-grade-math/cc-3rd-add-sub-topic/cc-3rd-adding-carrying/v/carrying-when-adding-three-digit-numbers
 
 
Un autre désavantage de n'utiliser que les vidéos comme source d'apprentissage est que si l'enseignant se fie à une écoute des vidéos quotidiennes, à la maison et n'enseigne pas les matières en classe, il pourrait être surpris par le manque d'assiduité de certains élèves. Si certains élèves n'ont pas fait leur «devoir» à la maison, l'enseignant ne pourra pas engager les élèves dans des activités supplémentaires de simulations et de jeux. De surcroît, si l'enseignant décide d'utiliser ces vidéos en classe, il sera nécessaire d'avoir un ordinateur par personne, ce qui engendre beaucoup de coûts pour la classe (si les élèves n'ont déjà pas un ordinateur chacun qui est disponible pour eux). Enfin, l'enfant ne développe pas énormément sa motricité fine, puisqu'il passerait ses périodes à travailler sur l'ordinateur. Or, plusieurs métiers nécessitent une certaine dextérité manuelle. Ce ne sont pas tous les métiers qui demandent uniquement une manipulation quotidienne des TIC (technologies de l'information et de la communication).
Pour conclure, je crois qu'il pourrait être intéressant d'intégrer le visionnement de vidéos éducatives qui permettraient à chaque enfant d'apprendre et de progresser dans sa compréhension, à son rythme. Cela demanderait toutefois une gestion particulière de la classe par l'enseignant et exigerait une certaine aisance avec le matériel audiovisuel. Cependant, il n'est pas ici question de «réinventer l'éducation» grâce aux vidéos, car sans vidéos éducatives, il est toujours possible de faire de la différenciation pédagogique. C'est justement ce qu'on nous demande de faire en tant qu'enseignant. Aussi, il n’y a pas d’études qui démontrent que les élèves apprennent mieux avec des vidéos. Enfin, je crois qu'il faut être très vigilant lors de l'utilisation des TIC et ne pas en abuser. En effet, selon Wiegand (2006), un usage trop fréquent de l'ordinateur (dont le visionnement de vidéos) et le recours aux jeux vidéos peuvent réduire les espaces fréquentés et habituels.  Je sais que cette information traite principalement d'un aspect géographique. Malgré tout, par les résultats de la recherche menée par cet homme, j'en suis venue à me demander à quel point il est important de transformer nos classes en laboratoire pour les TIC.  Il faudra bien doser l'utilisation de vidéos et autres pour ne pas rendre l'enfant dépendant à ces technologies: la vraie vie ne se limite pas à un ordinateur. L’élève ne doit pas qu’apprendre des notions théoriques. Il doit apprendre des méthodes de travail, aiguiser sa métacognition, etc. Or, les vidéos éducatives que proposent Khan ne touchent pas à cet aspect de l’enseignement. Elles ne donnent que des notions théoriques.
 
Un site intéressant qui résume la thèse d'un chercheur. On y parle des fonctions de la vidéo en classe. L'explication est en anglais: http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8535.2011.01234.x/abstract

Références :
Lamarre, S. (Automne 2013). ETA 2200 – Au cœur de la relation pédagogique (Logique stratégique). [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l'environnement Studium: https://studium.umontreal.ca/
Mouffe, M. (Hiver 2014). ETA 3550 – Politique d’évaluation des apprentissages. [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l'environnement Studium: https://studium.umontreal.ca/
Valois, R. (Hiver 2014). DID 3230 - Enseigner la géographie au primaire. [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l'environnement Studium: https://studium.umontreal.ca/