Pour ce cinquième billet, j’ai décidé de porter ma réflexion
sur l’enseignement en milieu hospitalier. C’est un sujet qui m’a longtemps et
énormément apporté de réflexion et qui m’en apporte encore aujourd’hui. Lorsque
j’étais au secondaire, avant que la conseillère en orientation me propose
l’enseignement en adaptation scolaire comme choix de carrière, je souhaitais
devenir pédiatre. Or, je me suis longtemps demandé comment concilier mon envie
de départ, être pédiatre, à mes intérêts d’aujourd’hui, l’enseignement. L’idée
m’est alors venue d’offrir mes services, en tant qu’enseignante, dans les
milieux hospitaliers.
Dans ce billet, je vais d’abord vous présenter les
découvertes que j’ai faites par rapport à ce domaine, puis, j’expliquerai mes
réflexions à propos de l’intégration des TIC dans un tel milieu.
D’abord, cette semaine, une amie m’a fait parvenir un article
qui annonçait la venue du docteur « Patch Adams »
à Montréal pour une conférence,
suite au visionnement du film hollywoodien réalisé sur sa vie. Cette invitation a ravivé mon
intérêt pour les centres hospitaliers et m’a permis de me questionner sur
l’enseignement en milieu hospitalier. Je me suis alors rendue compte que je ne
connaissais pas vraiment ce domaine alors qu’il ne me serait pas impossible
d’avoir à travailler dans un tel milieu.
En effet, comme nous l’avons vu dans notre cours PPA1111,
avec monsieur Angeloro, le système éducatif québécois privilégie grandement
l’intégration des élèves HDAA (handicapés ou en difficulté d’adaptation ou
d’apprentissage) dans les classes régulières, car c’est le principe de
« normalisation » qui prime dans ses valeurs, c’est-à-dire qu’on vise
à donner à l’enfant l’environnement le plus normal possible, mais qui convient
toutefois à ses besoins et ses capacités. Pour mieux comprendre cet aspect, on
peut se fier au système en cascade. Les intervenants doivent amener le plus
possible l’enfant au niveau 1. Néanmoins, il demeure probable qu’un enfant se
rende au niveau 8. C’est pourquoi je considère que ce domaine représente une
avenue importante à explorer et sur laquelle s’informer.
*Comme je ne trouve pas l’image
sur Internet, je vais vous reproduire ici le système en cascade vu dans l’un de
nos premiers cours à l’université:*
Niveau 1 : Classe régulière avec
l’enseignant régulier, premier responsable de la prévention, du dépistage, de
l’évaluation et de la correction des difficultés mineures de l’élève.
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Niveau 2 : Classe régulière avec service
ressources à l’enseignant régulier
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Niveau 3 : Classe régulière avec service
ressources à l’enseignant et à l’enfant
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Niveau 4 : Classe régulière avec
participation de l’enfant à une classe ressource
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Niveau 5 : Classe spéciale dans l’école
régulière avec participation aux activités générales de l’école
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Niveau 6 : École spéciale
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Niveau 7 : Enseignement à domicile
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Niveau 8 : Enseignement à l’intérieur d’un
centre d’accueil ou d’un centre hospitalier.
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Chaque année, entre 500 et 600 enfants hospitalisés
poursuivent leur scolarisation grâce aux 18 enseignants en adaptation scolaire
de la Commission scolaire de Montréal qui leur fait la classe sur place. Ces
derniers dispensent généralement les matières de bases (français et mathématiques)
dans le but que les élèves, une fois sortis de l’hôpital, puissent continuer
leur parcours scolaire dans une classe régulière. En effet, le professionnel de l’enseignement a
pour tâche de « ramener l’école à l’enfant, de donner un suivi pour que
l’élève puisse faire le lien et ne soit pas perdu à son retour, ainsi que de
changer les rituels de la journée durant une hospitalisation » (Brusa
& Clemente, 2010, p. 9). Il doit permettre
à l’enfant de transférer les apprentissages qu’il a faits en classe à l’hôpital
et inversement. C’est pourquoi il est important que l’enseignement se fasse en
concertation avec les intervenants scolaires du milieu hospitalier et ceux de
l’école d’origine de l’enfant. Il y a ainsi de nombreuses communications qui se
font entre les deux milieux (CSDM, 2009).
Dès qu’un enfant est hospitalisé depuis au moins 10 jours,
les enseignants de l’École à L’Hôpital
le prennent en charge. Ceux-ci ont
environ de six à sept enfants qu’ils ne voient pas plus qu’une heure par jour,
de façon individuelle afin de ne pas les épuiser. Malheureusement, les enfants
ne sont que rarement groupés, puisque leur niveau académique est très différent
tout comme leurs conditions physiques, cela demandant donc énormément
d’adaptation de la part de l’enseignant (Côté, 2013, Brusa & Clemente,
2010, p. 8).
Aussi, selon les divers témoignages que j’ai pu lire, ces
services remontent néanmoins le moral de l’enfant, car il a l’impression d’être
« normal ». Ces enfants veulent généralement apprendre, mais ne
peuvent aller en classe à cause de leurs conditions physiques ou mentales, ce
qui les attriste. Ils sont donc heureux de pouvoir continuer à suivre des
cours, dans l’ultime but de les poursuivre ensuite dans leur école de quartier
(Côté, 2013). L’enseignement en milieu hospitalier est donc extrêmement
important tant pour les parents que pour les enfants eux-mêmes. Cette pratique
a donc une place évidente dans la société.
*Pour plus d'informations, vous pouvez visionner le vidéo à l'intention des parents dont leurs enfants doivent poursuivre des études en milieu hospitalier.
Vous pouvez aussi visionne celui qui s'adresse aux enseignants.*
Ensuite, puisque les enseignants qui desservent des services
d’enseignement dans les hôpitaux doivent suivre le programme de formation de
l’école québécoise (MEQ, 2006), il est implicite qu’ils devront intégrer les
technologies de l’information et de la communication. En effet, puisque le
programme est prescriptif, obligatoire (Charbonneau, hiver 2014), ces
enseignants doivent amener les élèves à exploiter les TIC, qui est l’une des
compétences transversales.
Pour ce faire, ils doivent offrir à leurs élèves, des activités qui leur
permettront de s’approprier les TIC, de les utiliser afin d’effectuer plusieurs
tâches ainsi qu’évaluer leur efficacité lors de l’utilisation de ces outils
(MEQ, 2006, p. 29). Je me suis alors questionnée sur la façon dont les enseignants
en milieu hospitalier développent cette compétence chez leurs élèves. En effet,
comme mentionné plus haut, bien souvent, ils doivent aller voir individuellement
les élèves pour leur donner des cours adaptés à leur niveau et à leurs besoins.
Ainsi, gérer l’apprentissage de nouvelles technologies peut s’avérer fastidieux.
Aussi, il n’est pas évident d’avoir accès à des ressources électroniques sans
fil, tel que le cellulaire, dans les hôpitaux, puisqu’elles sont généralement
prohibées. En effet, selon monsieur Roberval, leurs ondes radios affectent le
« fonctionnement des équipements dans les hôpitaux » en se propageant
dans tous les sens et en causant des interférences. En effet, les « ondes créées par divers appareils sans
fil dérégleraient des pompes à soluté, perturberaient des stimulateurs
cardiaques et ont même fait fonctionner des fauteuils roulants! ». Il
n’est donc pas très facile, pour les enseignants, d’intégrer les TIC dans leurs
situations d’enseignement-apprentissage puisqu’ils ne peuvent utiliser de
technologies nécessitant un réseau sans fil. D’autant plus qu’il serait
impossible de financer l’obtention de plusieurs ordinateurs ou de tablettes
numériques (iPad) pour permettre aux enseignants de desservir tous leurs jeunes
élèves, qui poursuivent leurs études, en TIC. Peut-être que payer un outil tel
que le iPad à chacun des enseignants pourrait être possible et très
intéressant, mais je ne sais pas si un tel outil produit le même genre d’ondes
radios que celles mentionnées plus haut.
Pour conclure, l’école à l’hôpital est un sujet extrêmement
intéressant pour de futurs enseignants en adaptation scolaire, puisqu’il se
pourrait que leur parcours professionnel les amène à travailler dans de tels
milieux. De surcroît, il pourrait être très intéressant d’utiliser les TIC dans
les hôpitaux afin de moderniser les méthodes d’enseignement. Je sais que cela
ne doit pas être évident, car les enfants doivent souvent poursuivre leur cours
dans la chambre d’hôpital mais rien n’empêche l’enseignant d’amener son
ordinateur ou son iPad afin de faire profiter, à l’élève, des applications
éducatives qui peuvent détourner son attention de sa maladie. Je n’ai pas
trouvé énormément d’informations concernant les TIC en milieu hospitalier dans
un contexte d’enseignement. Il serait alors intéressant d’interroger, à ce
propos, les enseignants qui vivent l’intégration de ces technologies.
Références :
Angeloro, R.
(2011). PPA1111 – L’évolution des
services éducatifs par décennies [Présentation
PowerPoint]. Repéré dans l'environnement StudiUM: https://studium.umontreal.ca
Brusa, E. et Clemente, A. (juin 2010) Un élève à
l’hôpital : étude des liens pédagogique et socio-affectifs entre les contextes
scolaires ordinaires et hospitaliers (mémoire de licence en sciences de
l’éducation, Université de Genève). Repéré à http://archive-ouverte.unige.ch/unige:12500
Charbonneau, D. (Hiver 2014). Cours 8. Notes de cours orales, Université de Montréal.
Commission scolaire de Montréal (2009). L’école à
l’hôpital. Repéré à http://www.csdm.qc.ca/AutresServices/ServiceScolaireMilieuHospitalier.aspx
Côté, N. (octobre 2013). L’école à l’hôpital. Enfants Québec. Repéré à
http://enfantsquebec.com/2013/09/24/lecole-lhopital/
TVA (s.d.). Cellulaires dans les hôpitaux. Repéré a
http://tva.canoe.ca/emissions/je/questions/25761.html